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Burn-out : symptômes et prévention de l’épuisement professionnel

 

Selon le  sondage d’Empreinte Humaine, 38 % des salariés sont touchés par un burn-out et 2,55 millions de salariés français par un burn-out grave. Cet épuisement professionnel est responsable de nombreux arrêts maladies, de l'absentéisme, d’une perte de productivité et d’une diminution du niveau d'engagement. Sans parler des conséquences sur la marque employeur ! Mais pour prévenir le burn-out en entreprise, il faut commencer par en comprendre les causes. Découvrez notre guide complet sur le burn-out au travail pour prendre soin de la santé mentale de vos collaborateurs.

 

Qu’est-ce que le burn-out ?

Un épuisement physique, émotionnel et mental

D’après l’Organisation mondiale de la santé, l’épuisement professionnel se définit comme « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». Concrètement, la définition du burn-out en entreprise correspond donc à un état d'épuisement physique, émotionnel et mental lié à une augmentation du stress chronique, qui est lui-même lié à une dégradation du rapport d'une personne à son travail (situation nouvelle ou imprévue). 

 

Des conditions de travail inadaptées

Une baisse de motivation et d’estime de soi peut aussi survenir à cause d’un écart entre ses attentes d’un collaborateur (la représentation qu'il se fait de son métier) et la réalité de son travail. Le salarié en situation de détresse va doubler son investissement pour essayer de retrouver satisfaction et confiance en lui, alors que ses conditions de travail sont déjà exigeantes sur le plan émotionnel. Le tout crée un cercle vicieux menant à une diminution de l’engagement au travail, avec un détachement notoire de tout ce qui touche à la profession et une inadéquation entre le travailleur et son poste.

 

 

Les causes du burn-out en entreprise

Quelles sont les causes du burn-out en entreprise ? Le burn-out est généralement causé par les conditions et l’environnement de travail d’un point de vue global :

 

  • surcharge de travail et surmenage ;

 

  • manque d'organisation (objectifs non définis, imprécisions, informations contradictoires, etc.) ;

 

  • manque d’autonomie et de reconnaissance ;

 

  • absence de possibilités d'évolution ;

 

 

  • insécurité de son emploi.

 

Le salarié est épuisé et surmené face à une charge de travail trop importante, ce qui le met dans un état d’épuisement physique qui le mène ensuite à un état d’épuisement émotionnel et mental : dans les cas de burn-out sévère, le tout peut avoir pour conséquence un épisode dépressif. Il est donc crucial d’apprendre à identifier ces facteurs de risques psychosociaux (RPS).

 

 

Les symptômes du burn-out professionnel

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le burn-out n'est pas une maladie mentale. Un burn-out n'est pas une dépression, même s’il est courant de finir par en faire une si les conditions de travail ne s'améliorent pas. Il est donc important d’apprendre à détecter les symptômes du burn-out pour les traiter aussi rapidement que possible :

 

  • Épuisement physique : fatigue permanente et extrême, douleurs multiples (troubles digestifs, TMS, insomnies, migraines, tensions musculaires, crampes musculaires). Et même si ces signes physiques disparaissent spontanément, cela n’est pas systématiquement synonyme d’une amélioration durable de l’état de santé.

 

  • Épuisement intellectuel : manque d'énergie entraînant des troubles de la concentration et de la mémoire, difficultés dans la prise des décisions, sentiment d’être dépassé par le travail à faire. Le tout affecte la capacité des personnes à gérer leur stress et diminue leur efficacité professionnelle.

 

  • Épuisement émotionnel : vide émotionnel, stress chronique et anxiété, hypersensibilité (crises de larmes, colère, désespoir).

 

  • Épuisement de l'empathie : cynisme, ressentiment et froideur dans les relations humaines et professionnelles (perte de patience, comportement agressif, tensions, etc.), avec une tendance à s’isoler et une hostilité à l’égard des autres collaborateurs.

 

  • Désintérêt pour la profession : baisse de productivité, d’enthousiasme et de motivation, frustration et sentiment d’échec avec un détachement excessif vis-à-vis de ses performances et de celles de l’entreprise, manque d’entrain et dévalorisation (remise en cause professionnelle).

 

Les personnes touchées par le burn-out au travail rencontrent également souvent des difficultés pour récupérer, et les périodes de repos (soirs et week-end) ne suffisent pas à retrouver un certain bien-être physique et mental. Dans la vie personnelle, le burn-out professionnel peut ensuite causer des troubles du comportement alimentaire et des toxicomanies (alcool, drogues, médicaments). Un épuisement persistant peut déclencher une dépression avérée qui vient elle-même aggraver le burn-out. Même après avoir réussi à traverser cette épreuve, un burn-out léger ou grave peut laisser des séquelles physiques, cognitives et morales. 

 

 

Prévention des risques : 5 pistes pour prendre soin des salariés

 

Comment prévenir le burn-out au travail ?

1. Impliquer les managers

Pour prévenir au maximum les risques du burn-out, les managers doivent veiller au bien-être de leurs équipes et endosser cette responsabilité. Il est nécessaire d’adapter son management pour fixer des objectifs atteignables, questionner les collaborateurs sur leur santé mentale et vérifier que leurs missions leur conviennent (alignement professionnel). Pour réduire le stress au travail et donc les causes de burn-out grave ou léger, il est nécessaire de créer une relation de confiance pour permettre aux collaborateurs de se confier s’ils ressentent du stress ou une surcharge de travail : ils doivent se sentir à l’aise pour refuser des tâches qui les mettraient dans une situation de surmenage ou de stress intense. Le management doit suivre une démarche proactive et accompagner les collaborateurs pour résoudre leurs problèmes grâce à un système de feedbacks, avec des encouragements et des récompenses pour les efforts et performances des salariés.

 

2. Favoriser l'évolution professionnelle

Autre conseil pour prévenir les symptômes de burn-out : permettre à chaque collaborateur de développer leurs compétences professionnelles et de faire carrière dans la même entreprise. Ces possibilités de carrière permettent de se projeter et de s’impliquer pleinement dans les performances de l’organisation, ce qui permet de favoriser l'engagement et l’estime de soi. N’hésitez pas à proposer de nouvelles missions correspondant aux besoins des salariés pour les valoriser et leur démontrer que vous vous souciez de leur bien-être et de leur épanouissement professionnel.

 

3. Mieux manger en entreprise

D’après le Bureau International du Travail, une mauvaise hygiène alimentaire pourrait causer une diminution de productivité de 20 %. Pourtant, 1/3 des Français pensent ne pas manger assez sainement sur leur lieu de travail. Mieux manger est important pour améliorer l’humeur et donc anticiper le burn-out. Privilégiez des snacks sains, sensibilisez vos collaborateurs à l’alimentation saine, proposez une solution de restauration équilibrée et créez un espace agréable et convivial pour la pause déjeuner.

 

4. Proposer une activité physique et bien-être en entreprise

Le sport a un impact positif sur la santé des salariés et sur la performance de l’entreprise : une activité physique et bien-être aide à réduire le stress et à augmenter le bonheur. Dans le cadre d’une prévention burn-out, une activité sportive permet de prendre soin de son bien-être physique et mental, et d’éviter l'épuisement physique comme émotionnel. Qu’il s’agisse d’une activité de relaxation et de méditation ou d’un challenge sportif et collectif d’entreprise, c’est idéal pour motiver ses équipes et prendre soin de leur santé mentale.

 

5. Sensibiliser et éduquer

Tous les salariés ne savent pas reconnaître les signes du burn-out même lorsqu’ils expérimentent ses symptômes. Sensibilisez vos équipes grâce à des conférences et ateliers animés par des experts

(psychologues, psychiatres, sophrologues, qui sont des spécialistes différents…). Vous aiderez ainsi les collaborateurs à prendre conscience de l'importance de ce sujet, mais aussi à identifier et prévenir le burn-out grâce à l’apprentissage de bons réflexes (apprendre à dire non, mieux gérer le stress, mieux gérer sa charge de travail, etc.). De plus, n’hésitez pas à communiquer régulièrement en interne concernant les bonnes pratiques et les bonnes habitudes à avoir au travail pour rester productif tout en étant à l’écoute des signaux de son corps et de son esprit.

 

6. Encourager un équilibre vie pro/vie perso

Avec l’essor du télétravail, on assiste à une hyperconnectivité : les salariés continuent de regarder leurs mails ou de répondre aux messages après la fin de leur journée de travail. Insistez sur le droit à la déconnexion et montrez l’exemple en tant que manager pour faire en sorte que les soirées restent des périodes de repos, pendant lesquelles vos salariés peuvent s’adonner à des activités extérieures qui leur font du bien et profiter pleinement de leurs proches.

 

7. Améliorer l'environnement de travail

Enfin, dernier conseil pour diminuer les risques de burn-out en entreprise : repenser son environnement de travail pour que ce dernier soit propice à l’épanouissement professionnel. Par exemple, vous pouvez créer une salle de repos qui permet de se ressourcer et de favoriser les échanges informels entre les équipes. Encouragez également la cohésion d’équipe avec des activités de team building et l’organisation d’évènements internes : ces leviers favorisent l’engagement et le sentiment d’appartenance.

 

 

Quelles différences entre le brown-out, le bore-out et le burn-out ?

Bore-out VS burn-out

Le bore-out est une forme d’épuisement professionnel par l’ennui : un ennui chronique peut résulter d’une sous-charge de travail, ce qui entraîne un épuisement professionnel caractérisé par un vécu négatif, un manque de stimulation ou un désengagement. Ressentir de l’ennui au travail n’induit pas systématiquement un bore-out, mais ce sentiment reste un risque psychosocial qui peut mener au bore-out s’il est ressenti trop souvent.

 

Brown-out VS burn-out

Le brown-out est quant à lui une forme d’épuisement professionnel dû à la perte de sens au travail : l’ennui en reste le risque principal. Mais à la différence du burn-out et du bore-out, le travailleur souffrant de brown-out reste ici fonctionnel, ce qui signifie aussi que son mal-être peut être plus difficile à discerner. À l’origine du brown-out, on retrouve principalement les “bullshits jobs”, c’est-à-dire les emplois qui induisent de nombreuses tâches inutiles, superficielles et vides de sens. Les principaux symptômes du brown-out sont les suivants :

 

  • sentiment d’absurdité et d’inutilité au travail ;

 

  • remise en question professionnelle et personnelle (crise existentielle) ;

 

  • démotivation progressive ;

 

  • sentiment de lassitude ;

 

  • perte d’attention lors de la réalisation des tâches ;

 

  • dégradation des relations professionnelles(repli sur soi, perte du sens de l’humour, cynisme, etc.) ;

 

  • diminution de l’estime de soi ;

 

  • forte anxiété.