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"Le muscle des Français ne va pas bien du tout" (Serge Braun, AFM-Téléthon)

Depuis 4 ans, United Heroes est fier d'être partenaire de l'AFM-Téléthon pour sensibiliser le grand public aux maladies rares et encourager ses utilisateur·rices à se mobiliser pour faire avancer la recherche.

Afin de comprendre en profondeur le champ d'action de l'AFM-Téléthon, les équipes de United Heroes ont été invitées le mois dernier à visiter Généthon (laboratoire pionnière l'un des leaders de la thérapie génique) à Évry-Courcouronnes.

À cette occasion, Serge Braun (Directeur Scientifique de l'AFM-Téléthon depuis vingt ans) a accepté de répondre à quelques questions, notamment à propos de la "semaine du muscle" et de la "Fondation du muscle" : deux projets très importants pour le monde de la recherche, mais aussi pour l'héritage des Jeux de Paris 2024.

Prêt·es ? On vous explique tout.


 

 

Quel est le champ d'action de l'AFM Téléthon ?

L'AFM-Téléthon combat les maladies génétiques rares. Son objectif : trouver des traitements innovants pour le guérir à travers le financement de ses propres laboratoires et des centaines d’équipes de recherche financées en France et à travers le monde. Elle soutient aujourd’hui 41 essais cliniques en cours ou en préparation pour des maladies du muscles, de la vision, du foie, du sang…

Parmi les maladies rares - qui concernent 3 millions de Français·es, on compte près de 400 maladies neuromusculaires (c'est à dire qui touchent les muscles et le système nerveux) : le cœur du combat de l'AFM-Téléthon.

C’est précisément pourquoi l'association lance une grande campagne de sensibilisation au muscle comme enjeu de santé publique (la Semaine du Muscle).

L'objectif : amplifier la recherche dans ce domaine et faire prendre conscience à toutes et tous que prendre soin de ses muscles, c’est prendre soin de sa bonne santé générale. Par ailleurs, l'AFM-Téléthon est entrain de créer la Fondation du Muscle (ou Fondation de Myologie.

 

Qu'est-ce que la Fondation du Muscle (Fondation de Myologie) ?

Aujourd'hui, il existe un "Institut de Myologie" (situé à la Pitié Salpêtrière). Cet établissement est dédié à l'étude du muscle et de ses maladies (les maladies neuromusculaires).

Mais au-delà de la maladie, le muscle joue un rôle clé dans notre existence générale : fonctionnement, survie, vieillissement...

C'est ainsi que la Fondation de Myologie se distinguera : elle s'attachera à l'étude du muscle dans tous ses états. En d'autres termes, son champ d'action ira du muscle sain au muscle malade en passant par le muscle entraîné, le muscle blessé ou vieillissant.

Pour mener à bien sa mission, la Fondation (un bâtiment construit en bordure de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière) regroupera en son sein différentes équipes pour créer un lieu unique dédié au muscle.

Ce nouvel environnement sera parfaitement équipé pour favoriser la recherche ainsi que l'innovation autour de la myologie :

  • nouveau pôle d'accueil des malades et de leurs familles,
  • mise en oeuvre de projets de recherche (fonctionnement musculaire, fabrication, dégénérescence, réparation...),
  • hébergement de laboratoires de recherche,
  • attraction de chercheurs internationaux...

 

Un projet qui s'inscrit dans l'Héritage des Jeux 🇫🇷

En cette année Olympique, le Président a décrété la promotion de l'activité physique comme Grande Cause Nationale 2024.

 

En 2024, comment se portent les muscles des Français·es ?

Le muscle des Français·es ne va pas bien du tout.

En une quinzaine d'années, le temps passé en position assise a doublé : on est devenu·es extrêmement sédentaires. Or, en passant la majorité de son temps sans bouger, on accélère le phénomène de fonte musculaire (qui se produit naturellement avec le vieillissement). Pourtant, la santé conditionne notre espérance de vie.

En une quinzaine d'années, le temps passé en position assise a doublé.
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Serge Braun

Directeur scientifique de l'AFM Téléthon

 

Mais tout cela est trop mal connu.

D'ailleurs, les Français·es ont une méconnaissance de leurs muscles : à l'occasion de notre première "semaine du muscle" lancée en 2023, nous avions mené un sondage avec l'IFOP auprès de 1000 Français·es pour connaître et mesurer leurs connaissances dans le domaine.

Les chiffres ont été stupéfiants :

  • seulement 4 % des Français·es se sentent tout à fait bien informé·es sur les muscles et leurs fonctions,
  • seulement 5% estiment avoir les informations nécessaires pour savoir comment bien en prendre soin,
  • seulement 15 % savent qu'on commence à perdre de la masse musculaire à partir de 25 ans.

Cette année olympique est le moment parfait pour sensibiliser à l'anti-sédentarité et pour améliorer les connaissances des Français·es sur leur propre corps.

 

Pouvez-nous nous décrire les bienfaits d'avoir des muscles en pleine santé ?

Après la naissance, notre masse musculaire va être multipliée par 20. Une fois arrivée à l'âge adulte, celle-ci va régresser de 30% - voire plus. Quand celle-ci va descendre sous un certain seuil, ce sera l'échéance fatale. Il y a un réel lien vital. L'objectif est donc de réduire cette courbe de décroissance.

Pour entretenir son capital musculaire, le seul moyen est de solliciter ses muscles. Car au-delà de sa fonction première, le muscle joue un rôle essentiel dans notre équilibre quotidien et notre bonne santé générale. En effet, en interagissant avec de nombreux organes et mécanismes biologiques, le muscle (lorsqu’il est actif), est un organe capital de la santé de chacun et chacune d’entre nous.

Motricité

Les muscles nous permettent de bouger, de parler, de manger... Mais cet organe communique avec tous les autres. Il envoie des signaux (des hormones), qui sont nécessaires au bon fonctionnement du corps (système digestif, cerveau...).

Immunité

Les muscles envoient des signaux à notre système immunitaire, ce qui nous permet de nous défendre contre les microbes et prévient la rechute de certains cancers - notamment.

Régulation

L'activité physique permet de réguler le taux de sucre et le taux de cholestérol dans le sang. Elle participe en somme à maintenir les vaisseaux sanguins en bon état, ce qui impacte positivement le fonctionnement de l'ensemble de nos tissus.

Les muscles permettent aussi de réguler notre température pour la maintenir à 37 degrés en moyenne. Par exemple, lorsque l'on a froid, on tremble. Le fait de trembler, c'est en fait une succession de petites contractions musculaires qui visent à générer de la chaleur et in fine réguler la température. 

 

“Prendre soin de ses muscles” se résume t-il à pousser de la fonte à la salle ? Est-ce réservé aux sportif·ves confirmé·es ?

"Il faut se bouger" : cela ne veut pas dire qu'il faut faire de l'haltérophilie ou du sport à haut niveau pour atteindre la masse musculaire de Schwarzenegger. Bouger, c'est le simple fait de se mouvoir plutôt que de rester assis·e.

Il s'agît avant tout d'adopter de nouveaux réflexes : de temps en temps, on se lève, on bouge, on monte les escaliers plutôt que de prendre l'ascenseur...

L'objectif prioritaire est d'avoir une activité physique modérée mais régulière. Bien-sûr, le sport est également bénéfique. L'idéal, c'est d'avoir (en plus d'un mode de vie non sédentaire), par exemple une fois par semaine, une activité physique lente et régulière. Cela permettra de maintenir une masse musculaire en bonne santé.

 

Les entreprises ont-elles un rôle à jouer pour endiguer la sédentarité ?

Dans certains pays (exemple : au Japon), l'activité physique sur le lieu de travail est quelque chose de très développé. Dans certaines entreprises, les employé·es ne commencent pas la journée sans une demi-heure de gymnastique et d'activité sportive. Ensuite seulement ils et elles commencent à travailler.

De manière générale, les études montrent que ces salarié·es sont beaucoup plus productif·ves par la simple raison qu'ils et elles ont reçu par le biais de l'activité pratiquée les endorphines libérées par le sport. Cela engendre moins d'absentéisme au sein de l'entreprise.

Dans le cadre de la lutte contre la sédentarité, il est important que les entreprises soient mobilisées : en organisant leurs espaces de travail, leurs journées, en incluant cette mobilité, en permettant d'être debout... Elles doivent aussi être de grands relais de sensibilisation.

 

United Heroes aide +350 entreprises à faire bouger leurs salarié·es à l'occasion de 2024

En savoir plus

 

Bouger est tout aussi important que de manger cinq fruits et légumes par jour. On est en meilleure santé, on est plus productif·ve au travail et on est compétitif·ve vis-à-vis des autres pays. Les entreprises ont tout à y gagner.

Il y a quelques initiatives pertinentes en France, mais ce n'est pas encore une pratique courante. C'est très dommage. D'où l'importance de la semaine du muscle, que nous organisons pour sensibiliser tout le monde :

  • les acteurs publics,
  • le grand public,
  • nos partenaires (qu'ils soient publics, privés, les écoles, les universités, les entreprises, des personnalités, des chercheur·euses...)

À ce propos, qu'est-ce que la “Semaine du Muscle” ?

La semaine du muscle se tient du 1ᵉʳ au 7 juin. C'est une semaine de sensibilisation à l'importance du muscle, par le biais d'un certain nombre d'initiatives : des colloques santé, les portes ouvertes de notre institut de myologie, des stands dans des événements comme Roland Garros, dans les hôpitaux…

 

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La semaine du muscle consiste à faire prendre conscience de l'importance du muscle en terme de santé publique et dans toutes nos activités, à chaque étape de la vie.

À cette occasion, United Heroes, partenaire de l'AFM-Téléthon, proposera à tous ses utilisateur·rices un challenge : effectuer trois activités sportives de leur choix entre le 3 et le 9 juin pour préserver leur capital musculaire. Le tout, accompagné de messages de sensibilisation.

La semaine du muscle est labellisée Grande Cause Nationale 2024 par le Ministère des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques.