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Sport en entreprise : comment faire le premier pas ?

Métro, boulot… cardio ? Paradoxalement, comme c’est souvent le cas, nos amis d’outre-Atlantique ont l’habitude de ponctuer une journée par une séance de sport sur le lieu de travail, en compagnie de leurs collègues. 

Au pays de l’obésité, des sodas à volonté et de la graisse saturée injectée en intraveineuse, la pratique sportive en entreprise est même fortement encouragée via des ateliers, des séances communes ou des challenges inter-entreprises.

Dans l’hexagone, si le retard sur le fast-food se comble petit à petit, c’est loin d’être le cas pour le sport : alors que les bénéfices sont clairement identifiés, moins d’une société sur cinq met à disposition un dispositif adapté.

 

Inscrire le sport dans la stratégie managériale de l’entreprise

Freins réglementaires, investissement financier à consentir trop important, méconnaissances des bonnes pratiques ? Les raisons de contourner le gué plutôt que de le franchir sont nombreuses et toutes bien fondées. C’est d’ailleurs le travail de la Fédération française du sport en entreprise (FFSE) de les lever et d’accompagner une transition. D’après une de ses récentes études publiées en 2017, les points d’achoppement sont clairement identifiés : locaux non adaptés (motif cité par 34% des patrons), manque de moyens humains et financiers (19%), méconnaissance des bonnes pratiques ou de la réglementation (16%).

 

proposer-du-sport-sans-suivi-n-a-pas-de-sensDe nombreux freins persistent à l'intégration du sport au sein du monde du travail

 

« Ces freins ont ralenti la progression du sport en entreprise. Mais l’intérêt est en nette croissance. Il y a quatre ans, personne n’en parlait, il n’y avait même pas d’étude », précise Frédéric Delannoy, Directeur Technique National de la FFSE. Aujourd’hui, la FFSE est contactée par les entreprises et les collectivités publiques pour trouver "des solutions sur mesure" pour les employés. « Nous promouvons avant tout une stratégie entrepreneuriale qui intègre l’activité physique. S’il s’agit juste de distribuer des coupons sports*, sans suivi et sans accompagnement, cela n’a pas de sens. »

 

Mutualiser la motivation

Vous allez franchir le pas, vous le sentez, vous y croyez. Quelles options s’ouvrent à vous ? Bonne nouvelle, elles sont légion : événements ponctuels, aménagements du temps de travail, actions de sensibilisation, mise à disposition d’équipements, remboursement d’un abonnement à une salle de sport… Des initiatives que la FFSE accompagne de formations aux bonnes pratiques sportives et aux obligations juridiques.

Mais à nouveau, ces dispositifs sont beaucoup plus aisés à déployer au sein d’une grosse entreprise que pour une PME. C’est à ce niveau là qu’intervient la FFSE : évaluer les options et les possibilités dans l’environnement direct de l’entreprise pour mutualiser les équipements à disposition. Des vestiaires et une douche dans cette entreprise, une salle vacante dans celle-ci située à deux numéros dans la même rue ? Et si les collaborateurs des deux entreprises se retrouvaient pour partager ces équipements et faire du sport ensemble ? Les collaborateurs motivés des deux entreprises constituent un groupe plus important et la dépense d’un entraîneur est répartie sur les deux sociétés. Gagnant – gagnant !

 

partager-salle-sport-entre-entreprisesPartager une salle de sport entre plusieurs sociétés permet de considérablement réduire les coûts 

 

"Dans sa tour de La Défense, Total possède une très belle piscine. Mais pour des questions de sécurité et de réglementation, elle ne peut pas la mettre à disposition d’autres entreprises. Alors que les petites entreprises ont plus de marge pour se regrouper", indique Frédéric Delannoy.

 

En cas d’accident, qui est responsable ?

La barrière des moyens à disposition étant à peine tombée, que la suivante se profile déjà : la responsabilité de l’employeur en cas d’accident sur le lieu de travail. Concrètement : vous installez une salle de sport dans vos locaux, dans laquelle un salarié se blesse. Est-ce considéré comme un accident du travail, avec toutes les conséquences que cela implique pour votre structure ? « La loi n’est pas définitive sur ce point, il y a beaucoup de facteurs qui entrent en jeu. Notre rôle est de rassurer les patrons et de les aider à créer les meilleures conditions d’exercice de la pratique » tempère Frédéric Delannoy.

Car des solutions existent pour assurer la pratique sportive et protéger l’entreprise :

  • Encadrer les séances en faisant appel à un coach sportif pour assurer une pratique sécurisée
  • Créer une association sportive ou s’adosser à une fédération afin de déplacer la responsabilité
  • Proposer une application digitale permettant à tous de bouger (marche, course à pied, yoga …) partout (chez soi, à l’extérieur, sur le lieu de travail …), à n’importe quel moment (semaine ou week-end), seul ou en groupe, et tout de même se sentir appartenir à quelque chose de commun. Vous avez reconnu l’appli United Heroes ? Étonnant …

 

Le plus important reste de travailler en collaboration avec les premiers destinataires de ces actions : les collaborateurs. Le panel d’activités et les formats d’exercices proposés sont si diversifiés qu’il est presque impossible de ne pas trouver son bonheur. Une seule obligation avant de se lancer selon la FFSE : « donnez-vous des objectifs. »

*Coupons proposés par l’ANCV, ouvrant accès à des milliers d’associations sportives.